UN BRIN D’HISTOIRE …

Le village de Zénon Park a été fondé en 1910 par un petit groupe de Franco-Américains. Il s’agissait de Canadiens français exilés aux États-Unis qui avaient travaillé comme ouvriers dans les villes manufacturières de la Nouvelle-Angleterre. Ils regardaient d’un bon œil les riches terres agricoles de l’Ouest canadien qui leurs étaient présentées comme la ‘terre promise’ par le prêtre colonisateur, le père Philippe-Antoine Bérubé. L’offre était tentante, pour dix dollars, on pouvait devenir propriétaire de cent soixante acres!

Ce premier convoi de Franco-Américains a été suivi par d’autres, un mélange de Canadiens français, de Français et Belges qui cherchaient à établir leurs familles dans une paroisse catholique où le français était parlé. Zenon Park a ainsi accueilli de nouveaux immigrants franco-catholiques qui vinrent gonfler les rangs de la paroisse et assurer la prospérité de la région.

REPÈRES HISTORIQUES

1910

Au printemps 1910, un petit groupe de résidents de Pawtauket et de New Bedford (Maine, USA) – Castonguay, Bachand, Favreau, Henley, Carpentier, Gélinas, Valois, Chamberland, Delage, Caouette, Soucy, Foucher, Courteau – ont quitté les États-Unis en train et sont arrivés à Prince-Albert, dans le nord de la Saskatchewan. Après un voyage d’exploration désastreux à travers des terres arides et sablonneuses au nord de Prince Albert, un groupe de 60 à 70 personnes s’est rendu en train dans la région de Tisdale où ils se sont rendus aux environs du village actuel et ont découvert une région où le sol était riche et noir en surface avec de l’argile en dessous. Ces premiers pionniers vivront sous des tentes jusqu’à ce qu’ils puissent construire des maisons.

1913

La paroisse Notre-Dame de la Nativité a été fondée en 1913 par le père Émile Dubois o.mi. Il succède au père E. Pascal qui, dès les débuts de la colonie, viendra de Prince Albert pour dire la messe dans les maisons des colons. C’est le père Dubois qui s’engagera à construire la première église (près du cimetière actuel) et qui, pour le plus grand plaisir des pionniers, fondera une paroisse. Il sera remplacé en 1914 par le père Baud. L’église et le presbytère ayant été détruits par un incendie en 1930, c’est l’arrivée du père Armand Arès la même année qui marque la construction de la nouvelle église et du presbytère de la paroisse.

1929

À une certaine époque, Zenon Park abritait trois silos à grains, ou comme l’on dit en Saskatchewan, des ‘élévateurs à grain’. Avec la construction de la voie ferrée du CN de Crane Junction à Arborfield, le Saskatchewan Wheat Pool, le United Grain Growers (UGG) et la Pioneer Grain Company ouvrent tous les trois leurs portes en 1929. Un représentant du UGG écrira dans son rapport que «le sol est une riche glaise noire sur un sous-sol argileux et limoneux. C’est un peu plus léger sur les collines. Il n’y a pas de terrain vague. C’est une belle région qui produira beaucoup de céréales (…) Il y a environ 20 000 acres en culture dans la zone adjacente à ce revêtement ».

Le silo d’origine du Saskatchewan Wheat Pool a été construit pour le Pool en 1929. L’ascenseur avait alors une capacité de stockage de 35 000 boisseaux. En 1950, on augmente la capacité d’un autre 55 000 boisseaux et à nouveau de 40 000 boisseaux en 1960 avec l’ajout d’une autre annexe de crèche permanente. En 1980, ce silo de 51 ans sera démoli pour faire place à la nouvelle installation moderne qui existe encore aujourd’hui. Le nouveau silo contient 70 000 boisseaux et une annexe de crèche peut contenir 44 000 boisseaux supplémentaires. L’installation est équipée de deux plateformes autoélévatrices, d’un bureau moderne et d’une balance de réception de 60 tonnes. Le silo du United Grain Growers (UGG) a fermé ses portes en 1977. En 1980, il a été vendu au Saskatchewan Pool. Les premiers agents des silos UGG comprenaient René Fortier, Laurier McCrea et E St. Amand. Western Grain Co. a exploité son élévateur jusqu’à ce qu’il soit vendu en 1950 à Pioneer Grain Co. Bien que l’élévateur ait de l’électricité depuis son installation dans le village, la société Pioneer a décidé de ne pas remplacer l’unité d’alimentation diesel par des moteurs électriques. Le silo Pioneer a fermé a fermé ses portes en ___________. En _____, le Wheat Pool fermera le dernier silo du village de Zenon Park pour faire place à une nouvelle génération de terminaux céréaliers régionaux, d’énormes constructions fait de béton qui couvrent maintenant l’étendue de la province. Clément McCrea, fils de l’ancien agent de silo UGG Laurier McCrea, rachète le silo du Saskatchewan Wheat Pool pour le convertir en entreprise privée. Ce silo est toujours debout. Il porte toujours fièrement étampé au-dessus du village, le nom de ZENON PARK, souvenir d’une époque révolue.

1936

L’œuvre du Père Armand Arès, le couvent du Sacré-Cœur a été construit en 1936 pour les Sœurs du Sacré-Cœur de la Charité de Notre-Dame d’Evron. En 1948, un ajout a été construit pour répondre à une augmentation du nombre d’élèves fréquentant l’école. À son apogée, la résidence du couvent abritait 62 étudiants ainsi que les religieuses et les enseignants de l’établissement. Le couvent a officiellement fermé ses portes en 1969, bien que certaines sœurs aient vécues dans le bâtiment jusqu’en 1973.

Entre 1975 et 1977, le couvent servira d’usine et de bureaux à l’entreprise Zenon Park Industries, une entreprise spécialisée dans la fabrication de vêtements d’hiver. Par la suite, le bâtiment sera partiellement reconstruit et abritera une garderie, une bibliothèque, un centre communautaire ainsi que les bureaux administratifs de la communauté francophone du village. En 1997, le premier étage de l’édifice a été rénové pour accueillir les élèves de la nouvelle école Notre-Dame-des-Vertus. Le bâtiment historique a été démoli en juillet 2010.

1952

L’arche et la crypte du cimetière de Zenon Park ont ​​été construites par Jean-Pierre Botherel et son fils Jean Botherel. La crypte mesure douze pieds carrés et huit pieds de haut. Au sommet de la crypte se trouve une autre structure en pierre qui comprend une plaque représentant La Dernière Cène. Cette structure mesure 4 pieds de long. Il y a aussi trois statues en bronze et une croix qui ont été apportées de la province de Québec par le père Armand Arès et placées au sommet de la crypte une fois terminée. Les douze marches de la cage d’escalier qui mène au sommet de la structure représenteraient les douze apôtres.

1961

L’industrie de la déshydratation de la luzerne de Zenon Park est un parfait exemple de l’innovation et de l’ingéniosité canadiennes-françaises locales. L’agriculteur local Philippe Marchildon a été le premier à souligner les effets bénéfiques de la culture de la luzerne pour les riches terres agricoles de la région. Au début des années 1960, Philippe a commencé à étudier la possibilité de construire une usine de déshydratation de luzerne à Zenon Park. Un comité temporaire, composé de Philippe Marchildon, Henri Poulin, Ernest Chabot, Euclide Sigouin et Gustave Archer a été rapidement nommé pour poursuivre les études sur ce sujet. À ce stade, la seule façon de réaliser un tel projet était d’impliquer un grand groupe d’agriculteurs afin qu’ils investissent dans l’usine et cultivent de la luzerne. De nombreux problèmes devaient être résolus, mais la communauté resta solidaire. Cela a conduit à la création de la première usine de Zenon Park, le Zenon Park Co-op Dehydrators Ltd, juste au nord du village. Construit en juin 1961, il a été détruit par un incendie le 25 août 1969 et reconstruit en 1970.

La superficie moyenne de luzerne coupée par saison variera entre 10 000 et 14 000 acres, avec un personnel travaillant pendant les mois d’été allant de 30 à 35 employés, y compris des contrats de camionnage et un personnel de 10 personnes sur le site de l’usine. Cette nouvelle source de revenus a aidé Zenon Park à soutenir sa croissance économique en employant une main-d’œuvre locale et en rémunérant les agriculteurs locaux pour les cultures de luzerne. L’existence d’emplois saisonniers a aussi permis de freiner l’exode de la jeune main-d’œuvre agricole jusqu’alors portée à quitter la région pour chercher du travail ailleurs.

La restauration des éléments nutritifs du sol était apparente. L’incorporation de la luzerne dans la rotation des cultures a reconstitué, dans une certaine mesure, l’azote si nécessaire à la santé des sols. En 1969, Fred Lalonde établira une deuxième usine de déshydratation à environ trois kilomètres au sud-ouest de Zenon Park. L’exemple sera suivi par la construction d’usines similaires dans les collectivités voisines telles qu’Arborfield et Tisdale. Trente ans plus tard, l’effritement des marchés asiatiques entraînera la fermeture progressive des usines de déshydratation de la luzerne dans la région. Aujourd’hui, seule le Arborfield Dehy Ltd est toujours opérationnel.

1974

La communauté de Zenon Park a été approchée en 1974 par Bernard Wilhelm, alors professeur au Centre d’études bilingues de l’Université de Regina, pour participer à une aventure qui a marqué l’histoire de la communauté, un projet expérimental de télécommunications dont le but était de tester le premier satellite canadien Hermes qui devait être lancé dans l’espace en 1977-1978.

Le projet Saskébec visait à permettre aux résidents de Zenon Park d’échanger des programmes télévisés, préparés localement, avec la communauté québécoise de Baie Saint-Paul, nichée dans la belle région de Charlevoix. On a demandé à Zenon Park de produire 50 à 60 heures de programmation avec l’aide du Centre d’études bilingues et de l’Office national du film.

Florent Bilodeau, alors directeur de l’école de Zenon Park, deviendra le directeur local du projet. Une salle de classe sera transformée en studio de production et une tour radio érigée près de l’école. Une remorque avec une antenne parabolique sera placée dans la cour d’école pour recevoir les signaux de Baie Saint-Paul. Les bénévoles de la communauté ont ainsi appris à faire fonctionner les caméras, à se préparer aux entrevues, à créer des scénarios de tournage et à devenir des commentateurs.

Pendant trois mois, du 15 février au 14 mai 1978, le projet Saskébec a permis aux francophones de Zenon Park et de Baie Saint-Paul de se parler et d’échanger des productions télévisuelles visant à partager les particularités des deux communautés. Définitivement une tranche de l’histoire de Zénon qui a su marquer l’imagination de tous ceux qui ont participé!

1997

En 1997, l’École Notre-Dame-des-Vertus de Zenon Park est officiellement devenue la douzième école de la nouvelle commission scolaire provinciale fransaskoise, le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF). La création du CÉF fut le résultat direct de l’application de l’article 23 de la Charte des droits et libertés qui donne aux francophones de la Saskatchewan le droit de gérer leurs établissements d’enseignement. La construction de la nouvelle école de Zenon Park a commencé en 1998. Après avoir passé la première année scolaire dans l’ancien couvent, les élèves et le personnel ont déménagé dans le nouveau bâtiment en mai 1999. L’École Notre-Dame-des-Vertus continue de desservir les familles francophones des communautés de Zenon Park, Tisdale, Carrot River, Arborfield, Nipawin et Melfort qui recherchent une éducation francophone de qualité pour leurs enfants aux niveaux primaire et secondaire.

2010

En juillet 2010, la communauté de Zenon Park a célébré son centenaire. Des centaines de personnes, dont plusieurs anciens résidents, sont retournées dans leur village natal pour célébrer avec nous le riche passé du village. Les célébrations, étalée sur trois jours, comprenaient un défilé, des concerts, des réunions de famille, des activités pour enfants ainsi qu’un impressionnant spectacle-hommage inspiré de l’histoire de Zenon Park et nommé à juste titre : Silo à souvenirs – Silo of memories. Cette production artistique multidisciplinaire, créée par des artistes locaux, comprenait des chansons, des contes historiques, de la danse moderne ainsi que d’impressionnantes projections vidéo qui illuminaient les murs du dernier des silos à grains du village.

2019

En 2019, la paroisse a fait appel à la générosité de la communauté afin de restaurer l’église Notre-Dame de la Nativité. Les dons et les événements de collecte de fonds ont permis de recueillir les fonds nécessaires pour financer les réparations qui étaient nécessaires de toute urgence pour préserver notre belle église. Des réparations ont été apportées à la fondation, au toit, aux marches avant ainsi qu’à l’intérieur de l’église. Un ingénieux système d’éclairage multicolore a également été conçu pour éclairer le clocher récemment rénové. Le père Travis sera le premier à vous dire que ça vaut le détour!

2020

Zenon Park célèbre cette année le 110e anniversaire de sa fondation. Des milliers de personnes ont des racines qui mènent à notre village. Nous sommes fiers de voir que la vie française continue aujourd’hui dans notre village et qu’une nouvelle génération de fransaskois prend la relève.

Annonce locale du Camp Voyageur édition 2020

GALERIE DE VIDÉOS

SASKÉBEC – PROJET D’ÉCHANGE VIA SATELLITE

Le projet Saskébec a permis aux francophones de Zenon Park (SK) et à ceux de Baie Saint-Paul (QC) d’échanger des productions télévisuelles produites localement et diffusées via le premier satellite canadien Hermes. Dans cette vidéo, le directeur local du projet Saskébec Florent Bilodeau et son équipe de bénévoles accueillent leurs nouveaux amis.

DÉFILÉ DE LA SAINT-JEAN BAPTISTE À ZENON PARK

Voici de rares images (sans audio) des premières années de Zenon Park. Le curé de la paroisse, le père Armand Arès, était l’une des rares personnes de la région à posséder une caméra. Cet extrait montre des images tournées dans le cadre des célébrations de la Saint-Jean Baptiste à Zenon Park, y compris un défilé de chars allégoriques. Nous remercions Patrick et Sophie Arès-Pilon pour l’accès aux photos et aux vidéos provenant de la collection d’archives Sevihcra de la famille Arès.

L’AUTEUR FRANSASKOIS: JOSEPH MARC-OCTAVE LEBEL 

Le reporter Gaetan Benoit est allé en 2005 à la rencontre des Fransaskois, Jean et Carmelle Lebel de Zenon Park. Ils possèdent des manuscrits originaux écrits de la main de leur ancêtre Joseph-Marc Lebel, mieux connu sous son nom d’écrivain : Jean Féron. Celui qui s’installa en Saskatchewan en 1908 sur une ferme, à Arbofield, deviendra l’un des plus importants écrivains pionniers de l’Ouest.

LE ZÉNON PARQUOIS?

C’est en 2021 que la musicienne Véronique Poulin lance un projet vidéo, Le Zénon ParQuoi? à l’occasion de la Fête de la Saint-Jean-Baptiste à Zénon Park.

GALERIE DE PHOTOS

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